Mes gribouillis

Le clown

Applaudissements dans la salle, éclats de rire
D’enfants devenus saltimbanque pour un soir.
Jongleurs, dompteurs ravissent la piste.
Les lumières s’éteignent, un chapeau
Un nez rouge, le teint blanc et des larmes
Sur la joue, qui roule, une enfant, jeune
Dans les gradins, voit une personne se faire
Maltraiter, malmener, humilier.
Cette gamine, a envie de vomir, de quitter
La salle et de retrouver ses grands parents
Non, sa mère en a décidé autrement.
Tout le monde rit, et elle, elle ressent
De la peine, voit ces hommes soumis
À une tristesse, une rancœur humaine
Mais elle ne sait pas comment l’exprimer
A cette femme qui l’a maintient pour qu’elle regarde
Lui ordonnant de rire, elle ne rit pas, elle pleure.
A un moment, elle hurle de douleur, on l’observe.
Le spectacle est fini, son papy, est là,
Il les attend, il voit sa petite fille en larmes.
Demande ce qui s’est passé, sa fille lui répond
Cette môme, est une ingrate, vous l’élevez
Comme une moins que rien, elle est stupide.
A 16 ans, elle bossera tu entends, tu comprends ??
Crie t elle, elle, écoute, et repleuvre, elle qui aime l’école.
Le clown, arrive, vient vers l’enfant, ne regarde pas la mère
Mais le grand père, et lui dit, cette enfant est sensible.
Elle a vu ce que les adultes ne voient pas.
Elle est tellement émotive, protégez là, on lui fera du mal.
Vous savez, elle a compris la tristesse des clowns.
Sa mère ne parle plus, elle, elle monte dans la 504.
Et comme toujours lui parle, et arrivée enfin, dans cette maison
Tant aimée, mamie présente, toujours, comprends
Que ça s’est mal passé, échange de regards
Puis rien, elle, elle va pleurer dans sa chambre,
Phaluchette, comprends et vient la câliner en ronronnant.
Mamie, laisse faire, elle sait que sa solitude est son lot.
Fille unique pas tant que ça, et elle en a vécu déjà
Depuis lors, elle n’aime pas les clowns, n’est jamais
Retournée dans un cirque, ne le regarde pas à la télévision.
Les jours et les mois passent, Noël arrive avec son cortège
De cadeaux, elle les ouvre un à un, heureuse, un ange
Le dernier celui de sa mère, mais qu’est ce que c’est ?
Un clown, depuis, à chaque Noël elle lui a offert un clown.
En 2008 mère et fille ne se parle plus.